Alors que le Sénat vient d’achever la première lecture de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et que de nombreuses initiatives ont été confirmées au sein de l’Europe de la défense, l’armée française recrute d’ores et déjà au sein des trois armes et pour une très large palette de métiers. Ce qui devrait contenter non seulement les adeptes des nouvelles technologies, très recherchés, mais aussi ceux qui se consacrent à des métiers plus classiques, comme les historiens ou les médecins.
Dans le sillage de la LPM, l’intérêt pour l’armée se réveille
Après avoir connu un pic très important lors des attentats de novembre 2015 (près de 5 recherches pour 10 000), l’intérêt des chercheurs d’emploi pour l’armée est retombé puis s’est stabilisé : les recherches pour des postes de militaires ont oscillé entre 1 et 1,5 recherche pour 10 000 entre 2016 et 2018. Néanmoins, elles ont atteint à la mi-mai 2018 leur plus haut niveau depuis décembre 2015.
Le contexte actuel extrêmement porteur a sans doute pesé sur les choix des chercheurs d’emploi. Après avoir constaté une usure des forces notamment sous l’effet de l’opération Sentinelle, qui s’est traduite par une hausse du nombre de désertions, les autorités ont prévu dans la nouvelle loi de programmation militaire de nombreux recrutements visant à moderniser l’outil de défense et améliorer la condition militaire. En effet et si l’on en croit le projet de loi, le plus gros effort de recrutement porterait sur les services support (notamment le service de santé des armées et le commissariat des armées) avec 1 850 recrutements sur 6 000. Les fonctions cyber ainsi que le renseignement représentent à elles deux la moitié de l’effort avec chacune 1 500 personnels à recruter.
Le tableau liste les services et l’augmentation de leurs effectifs d’après la LPM sur 2019-2025. De haut en bas : Renseignement 1 500, Cyber 1 500, Sécurité et protection 750, Exportations 400, Support (service de santé et commissariat des armées) 1850, pour un total de 6000. La source des données est le Ministère des Armées.
Des offres très diverses pour des missions variées
Cet effort de recrutement va de pair avec le déploiement de nouveaux matériels et de nouvelles capacités, qui offriront aux futurs militaires des outils de pointe susceptibles d’améliorer leurs conditions de travail mais aussi d’affuter leurs compétences.
D’après les données Indeed, c’est l’Armée de l’air qui est actuellement le recruteur le plus actif avec 40 % de l’ensemble des offres d’emploi dans l’armée disponibles sur le net. Parmi les postes les plus fréquents, on trouve des fonctions en lien avec les nouveaux matériels mis en service, comme l’avion de transport A400M « Atlas », ou le numérique (réalité augmentée ou virtuelle pour l’entraînement des pilotes ou la maintenance, cybersécurité ou communications). La Marine nationale arrive en seconde position avec 28 %. En raison de la maritimisation croissante des questions sécuritaires, elle est sans doute celle qui propose l’éventail de métiers le plus large : pilote de l’aéronavale, matelot, plongeur-démineur, psychologue, musicien de la flotte, technicien, marin-pompier de Marseille, etc. L’Armée de terre représente 17 % des offres, qui sont également assez diversifiées : elles vont de pilote de drône à pompier de Paris en passant par plongeur, officier psychologue, moniteur d’équitation, chef de char ou combattant des forces spéciales ou de l’infanterie.
31 % de l’ensemble des offres sont situées en Ile-de-France, où les Armées disposent du nouvel état-major interarmes situé à Balard. Le reste se trouve disséminé sur le territoire national au gré des implantations militaires. En particulier, le reste des postes offerts par la Marine nationale est concentré en Provence-Alpes-Côte d’Azur (base de Toulon) et en Bretagne (base de Brest, Île Longue). En dehors de Paris, l’Armée de l’air propose de nombreux postes en Nouvelle-Aquitaine (bases de Bordeaux, de Cazaux, Mont-de-Marsan), en Centre-Val de Loire (bases d’Orléans, de Châteaudun, d’Avord), dans le Grand-Est (bases de Saint-Dizier et Nancy) ou dans les Hauts-de-France (base de Creil).
Au total, l’armée pourrait s’avérer un excellent écosystème pour développer ses compétences au contact de professionnels divers, tout se trouvant au coeur des questions géopolitiques et de sécurité contemporaines.