Afin de suivre précisément les conséquences de la pandémie sur le marché du travail, cet article est régulièrement mis à jour.
Le volume d’offres d’emploi (une mesure en temps réel de l’activité du marché du travail, corrigée des variations saisonnières) était de 27,2 % supérieur à son niveau de référence pré-pandémie du 1er février 2020 au 7 janvier 2022, en augmentation notable par rapport à notre point du mois dernier (+3,2 points). Après avoir faibli sur la deuxième moitié du mois de novembre, le volume d’offres d’emploi sur Indeed en France poursuit donc sa hausse, malgré la propagation du nouveau variant « omicron » . Rappelons qu’au plus fort de la crise, le volume d’offres avait atteint un point bas à -42,5 % après le premier déconfinement, avant d’entamer sa reprise, pour brièvement rechuter au moment du deuxième confinement en novembre 2020. La comparaison avec d’autres économies développées montre que la France connaît toutefois un redressement assez lent par rapport à l’Allemagne (+34,0 %) et au Royaume-Uni (+46,0 %). Les États-Unis et l’Australie affichent des progressions impressionnantes de 61,9 % et 88,8 % respectivement par rapport au 1er février 2020.
Dans l’ensemble, ce sont toujours les professions dites « essentielles » (santé, soins à domicile, transport, logistique, sécurité) qui affichent les progressions les plus importantes, avec un volume d’offres en augmentation de 74,7 % en moyenne par rapport au 1er février 2020. Les recrutements dans les métiers du tourisme et de la restauration marquent le pas, avec un volume d’offres en baisse de 7,2 points par rapport à il y a un mois (+39,6 % par rapport au 1er février 2020). Les professions « non essentielles » et des métiers du bâtiment et de l’habitat (essentiellement composés de l’architecture, de la construction, de l’installation et de la maintenance et de l’immobilier) affichent des progressions plus mesurées de 17,3 % et 15,9 % respectivement.
Dans le détail, des disparités toujours importantes persistent selon les métiers. Certains métiers de la santé (les soins infirmiers, la pharmacie et l’assistance médico-technique), les soins personnels ou à domicile et les métiers de la propreté et de l’hygiène affichent toujours un volume d’annonces plus de deux fois supérieur à celui d’avant-crise. À l’inverse, les recrutements dans les sciences humaines et sociales, l’ingénierie mécanique ou civile, le support informatique et l’architecture pâtissent toujours de la crise, avec des baisses de volume d’annonces de 5 % à 30 % par rapport au 1er février 2020. Sur un an glissant, ce sont les métiers de la garde d’enfants, de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration qui ont le plus augmenté leur volume de projets de recrutements. Enfin, sur les deux dernières semaines, on notera la reprise du secteur aérien (+ 14,3 points), qui quitte le classement des 5 métiers les plus en baisse depuis le début de la crise.
Cette modification de la demande de travail des entreprises change logiquement le rapport de force entre candidats et recruteurs sur certains segments du marché du travail. Les clics par annonce relatifs, c’est-à-dire corrigés de la tendance générale (voir la méthodologie ci-dessous), baissent fortement par rapport au 1er février 2020 dans les métiers des soins personnels et à domicile, la garde d’enfants ou encore la restauration, signe que l’intérêt des candidats ne suit pas l’accroissement du volume d’offres et que donc la « tension » sur ces métiers s’accroît. À l’inverse, les métiers de l’ingénierie mécanique ou le support informatique affichent des progressions de clics par annonce importantes, alors que l’on observe toujours une baisse du volume d’annonce. Pour autant, certains métiers ont vu leur attractivité relative augmenter avec la crise : les métiers faisant appel aux mathématiques et aux statistiques (data scientist notamment) affichent par exemple des progressions importantes du taux de clics par annonce relatif depuis le 1er février 2020 malgré un accroissement des tensions sur l’année écoulée, alors que leur volume d’offres reste inchangé par rapport à avant la crise. Sur un an glissant, les tensions se sont en outre particulièrement accrues dans les ressources humaines, l’hôtellerie-tourisme, la vente de détail, ainsi que le stockage et l’entreposage.
Enfin, le contraste en termes de volume d’offres entre l’Île-de-France et le reste du pays s’accroît encore, puisque la région francilienne affiche une hausse de 8,9 % par rapport à l’avant crise, en retrait de 1,4 point par rapport au mois dernier. La région continue de tirer la moyenne nationale vers le bas : toutes les autres régions se situent au-dessus des 27,2 % de progression du volume total des offres.
Méthodologie
Tous les chiffres de ce blog correspondent à l’évolution en pourcentage du volume d’offres d’emploi (corrigé des variations saisonnières et lissé avec une moyenne mobile sur sept jours) depuis le 1er février 2020 (notre référence pré-pandémie). Les variations saisonnières de chaque série sont corrigées en fonction des tendances historiques de 2017, 2018 et 2019. Chaque série (nationale, sectorielle ou régionale) est désaisonnalisée séparément. Cette méthodologie, adoptée en janvier 2021, est utilisée pour déclarer toutes les données historiques, qui peuvent donc s’écarter de manière significative des valeurs déclarées avant janvier 2021. Les séries de données sont téléchargeables sur GitHub.
Le taux de clics par annonce relatif permet d’évaluer l’évolution de l’intérêt des chercheurs d’emploi pour une catégorie de métiers, par rapport à la tendance nationale et à la référence pré-pandémie du 1er février 2020. Le taux de clics par annonce relatifs est le quotient du nombre moyen de clics par offre d’emploi pour chaque catégorie de métiers par rapport à la référence pré-pandémie, et du nombre total de clics par offre d’emploi par rapport à la référence pré-pandémie.
Le nombre d’offres d’emploi publiées sur Indeed.com, pour des emplois rémunérés ou non, n’est pas indicatif des revenus ou des bénéfices potentiels d’Indeed, qui constituent une proportion importante du segment « HR Technology » de sa société mère Recruit Holdings Co., Ltd. Le nombre d’offres d’emploi est fourni à titre d’information uniquement et ne doit pas être considéré comme un indicateur de performance d’Indeed ou de Recruit. Veuillez vous reporter au site web des relations avec les investisseurs de Recruit Holdings et aux documents réglementaires déposés au Japon pour obtenir des informations plus détaillées sur la génération de revenus du segment « HR Technology » de Recruit.