Afin de suivre précisément les conséquences de la pandémie sur le marché du travail, cet article est régulièrement mis à jour.
Le volume d’offres d’emploi (une mesure en temps réel de l’activité du marché du travail, corrigée des variations saisonnières) était de 59,3 % supérieur à son niveau de référence pré-pandémie du 1er février 2020 au 14 octobre 2022, en hausse importante par rapport à notre point du 16 septembre (+4,1 points). Le volume d’annonces sur Indeed France atteint ainsi un nouveau plus haut post-pandémique.
Après une croissance soutenue de plusieurs mois, l’incertitude due au contexte international et à l’économie mondiale s’était traduite par un recul du volume d’offres sur le mois de juin. Rappelons qu’au plus fort de la crise, le volume d’offres avait atteint un point bas à -42,5 % après le premier déconfinement, avant d’entamer sa reprise, pour brièvement rechuter au moment du second confinement en novembre 2020. La comparaison avec d’autres économies développées montre que la France est l’un des rares pays où le volume d’annonces n’a pas été affecté par les conditions économiques. Le pays dépasse à présent le Royaume-Uni (+41,9 %), l’Allemagne (+54,2 %), les États-Unis (+ 49,1 %) mais reste pour l’instant derrière le Canada (+60,0 %). Dans tous ces pays, les volumes ne sont plus sur leurs plus hauts post-pandémie.
Les professions dites « essentielles » (santé, soins à domicile, transport, logistique, sécurité) affichent toujours des progressions importantes par rapport au 1er février 2020, avec un volume d’offres en augmentation de 112 % en moyenne. Les recrutements dans les métiers du tourisme et de la restauration progressent de 90 % par rapport au 1er février 2020. Les recrutements dans les métiers du bâtiment et de l’habitat (essentiellement composés de l’architecture, de la construction, de l’installation et de la maintenance et de l’immobilier) se situent encore 34 % au-dessus de leur niveau d’avant-crise, contre 46 % pour le reste des professions « non essentielles ».
Dans le détail, des disparités toujours importantes persistent selon les métiers. Les recrutements dans les soins personnels et médicaux à domicile voient leur volume multiplié par plus de 3 par rapport à l’avant crise. Les métiers du nettoyage et de l’assainissement, les soins infirmiers ou l’assistance médico-technique affichent toujours un volume d’annonces plus de deux fois supérieur à celui d’avant crise. À l’inverse, les recrutements dans l’architecture, l’assurance, le support informatique, le génie mécanique ou chimique pâtissent toujours de la crise, avec des volumes proches de ceux de l’avant-crise. Sur un an glissant, ce sont les métiers du transport aérien, des soins personnels et médicaux à domicile, de l’assistance médico-technique, du sport et du nettoyage et de l’assainissement qui ont le plus augmenté leur volume de projets de recrutements.
Cette modification de la demande de travail des entreprises change logiquement le rapport de force entre candidats et recruteurs sur certains segments du marché du travail. Les clics par annonce relatifs, c’est-à-dire corrigés de la tendance générale (voir la méthodologie en fin d’article), baissent fortement par rapport au 1er février 2020 dans les métiers de l’immobilier, des soins personnels et médicaux à domicile et du commerce de détail, signe que l’intérêt des candidats ne suit pas l’accroissement du volume d’offres et que donc la « tension » sur ces métiers s’accroît. À l’inverse, les métiers de l’ingénierie ou du support informatique affichent des progressions de clics par annonce importantes, alors que l’on observe une reprise timide du volume d’annonce. Sur le dernier mois, les tensions de recrutement se sont particulièrement accrues dans la médecine dentaire, le transport aérien, les mathématiques et les statistiques, ainsi que les activités sportives. Les tensions se renforcent depuis 1 an dans les mathématiques, les statistiques et le transport aérien.
Enfin, le contraste en termes de volume d’offres entre l’Île-de-France et le reste du pays s’accroît de nouveau : la région francilienne affiche une hausse de 42 % par rapport à l’avant crise, comparé aux 59 % de progression du volume total des offres.
Méthodologie
Tous les chiffres de ce blog correspondent à l’évolution en pourcentage du volume d’offres d’emploi (corrigé des variations saisonnières et lissé avec une moyenne mobile sur sept jours) depuis le 1er février 2020 (notre référence pré-pandémie). Les variations saisonnières de chaque série sont corrigées en fonction des tendances historiques de 2017, 2018 et 2019. Chaque série (nationale, sectorielle ou régionale) est désaisonnalisée séparément. Cette méthodologie, adoptée en janvier 2021, est utilisée pour déclarer toutes les données historiques, qui peuvent donc s’écarter de manière significative des valeurs déclarées avant janvier 2021. Les séries de données sont téléchargeables sur GitHub.
Le taux de clics par annonce relatif permet d’évaluer l’évolution de l’intérêt des chercheurs d’emploi pour une catégorie de métiers, par rapport à la tendance nationale et à la référence pré-pandémie du 1er février 2020. Le taux de clics par annonce relatifs est le quotient du nombre moyen de clics par offre d’emploi pour chaque catégorie de métiers par rapport à la référence pré-pandémie, et du nombre total de clics par offre d’emploi par rapport à la référence pré-pandémie.
Le nombre d’offres d’emploi publiées sur Indeed.com, pour des emplois rémunérés ou non, n’est pas indicatif des revenus ou des bénéfices potentiels d’Indeed, qui constituent une proportion importante du segment « HR Technology » de sa société mère Recruit Holdings Co., Ltd. Le nombre d’offres d’emploi est fourni à titre d’information uniquement et ne doit pas être considéré comme un indicateur de performance d’Indeed ou de Recruit. Veuillez vous reporter au site web des relations avec les investisseurs de Recruit Holdings et aux documents réglementaires déposés au Japon pour obtenir des informations plus détaillées sur la génération de revenus du segment « HR Technology » de Recruit.