Afin de suivre précisément l’évolution du marché du travail, cet article est régulièrement mis à jour.
Le volume d’annonces sur Indeed France stagne alors que les incertitudes économiques persistent.
En France, le volume d’offres d’emploi (une mesure en temps réel de l’activité du marché du travail, corrigée des variations saisonnières) était de 64,4 % supérieur à son niveau de référence pré-pandémie du 1er février 2020 au 5 mai 2023, au même niveau que fin mars.
Rappelons qu’au plus fort de la pandémie de 2020, le volume d’offres avait atteint un point bas à -42,5 % après le premier déconfinement, avant d’entamer sa reprise, pour brièvement rechuter au moment du second confinement en novembre 2020. Après une croissance soutenue de plusieurs mois, l’incertitude due au contexte international et à l’économie mondiale s’était traduite par un recul du volume d’offres sur le mois de juin 2022. La comparaison avec d’autres économies développées montre que la France suit les autres pays, où les volumes d’annonce montraient des signes de faiblesse depuis plusieurs mois avant un recul marqué depuis le début de l’année. Par rapport au 1er février 2020, la croissance du volume d’annonce en France dépasse toutefois toujours celle du Royaume-Uni (+20,9 %), de l’Allemagne (+42,6 %), des États-Unis (+ 31,8 %) ou du Canada (+38,7 %).
Les professions dites « essentielles » (santé, soins à domicile, transport, logistique, sécurité) affichent toujours des progressions importantes par rapport au 1er février 2020, avec un volume d’offres en augmentation de 116 % en moyenne, mais l’écart par rapport au plus haut de décembre 2022 (+142 %) demeure important. Les recrutements dans les métiers du tourisme et de la restauration perdent également une quinzaine de points sur le début de l’année, avec une progression de 95 % par rapport au 1er février 2020. Les recrutements dans les métiers du bâtiment et de l’habitat (essentiellement composés de l’architecture, de la construction, de l’installation et de la maintenance et de l’immobilier) se situent toujours 40 % au-dessus de leur niveau d’avant-crise (58 % au plus haut de janvier). Ce chiffre est de 52 % pour le reste des professions « non essentielles », contre 58% au plus haut de janvier.
Dans le détail, les recrutements dans les soins infirmiers, les soins personnels et médicaux à domicile, le nettoyage et l’assainissement ou les soins infirmiers voient leur volume d’annonce démultiplié par rapport à l’avant crise. À l’inverse, les recrutements dans l’assurance, le développement informatique, le service clients ou la construction restent plus en retrait, avec des croissances très inférieures à la moyenne nationale. Sur un an glissant, ce sont les métiers des soins personnels et médicaux à domicile et de la médecine-chirurgie qui ont connu la plus forte augmentation de leur volume de projets de recrutements.
Cette modification de la demande de travail des entreprises change logiquement le rapport de force entre candidats et recruteurs sur certains segments du marché du travail. Les clics par annonce relatifs, c’est-à-dire corrigés de la tendance générale (voir la méthodologie en fin d’article), baissent fortement par rapport au 1er février 2020 dans les métiers de l’immobilier, des soins personnels et médicaux à domicile et du commerce de détail, signe que l’intérêt des candidats ne suit pas l’accroissement du volume d’offres et que donc la « tension » sur ces métiers s’accroît. À l’inverse, les métiers du transport routier ou du support et développement informatiques affichent des progressions de clics par annonce importantes, alors que l’on observe une croissance mesurée du volume d’annonces. Sur le dernier mois, les tensions de recrutement se sont légèrement accrues dans les médias et la communication, le transport aérien ou l’éducation et la formation, et se sont relâchées dans l’agriculture et la foresterie, le transport routier ou l’hôtellerie-tourisme.
Enfin, le retard de l’Île-de-France en termes de volume d’offres persiste : la région francilienne affiche une hausse de 38,8 % par rapport à l’avant crise, comparé aux 64,4 % de progression du volume total des offres.
Méthodologie
Tous les chiffres de ce blog correspondent à l’évolution en pourcentage du volume d’offres d’emploi (corrigé des variations saisonnières et lissé avec une moyenne mobile sur sept jours) depuis le 1er février 2020 (notre référence pré-pandémie). Les variations saisonnières de chaque série sont corrigées en fonction des tendances historiques de 2017, 2018 et 2019. Chaque série (nationale, sectorielle ou régionale) est désaisonnalisée séparément. Cette méthodologie, adoptée en janvier 2021, est utilisée pour déclarer toutes les données historiques, qui peuvent donc s’écarter de manière significative des valeurs déclarées avant janvier 2021. Les séries de données sont téléchargeables sur GitHub.
Le taux de clics par annonce relatif permet d’évaluer l’évolution de l’intérêt des chercheurs d’emploi pour une catégorie de métiers, par rapport à la tendance nationale et à la référence pré-pandémie du 1er février 2020. Le taux de clics par annonce relatifs est le quotient du nombre moyen de clics par offre d’emploi pour chaque catégorie de métiers par rapport à la référence pré-pandémie, et du nombre total de clics par offre d’emploi par rapport à la référence pré-pandémie.
Le volume d’offres d’emploi publiées sur Indeed.com, qu’elles soient rémunérées ou non, n’est pas indicatif des revenus ou des bénéfices potentiels d’Indeed, qui constituent une proportion importante du segment « HR Technology » de sa société mère Recruit Holdings Co., Ltd. Le volume d’offres d’emploi est fourni à titre d’information uniquement et ne saurait être considéré comme un indicateur de performance d’Indeed ou de Recruit. Veuillez vous reporter à la page « Relations investisseurs » de Recruit Holdings et aux documents réglementaires déposés au Japon pour obtenir des informations plus détaillées sur la génération de revenus du segment « HR Technology » de Recruit.