Principaux enseignements :

  • Les taux de chômage et d’activité restent sur leurs meilleurs niveaux, tandis que les volumes d’offres d’emploi continuent de s’effriter sur le marché français.
  • Les métiers des services à la personne et du nettoyage restent difficiles à pourvoir : leur volume d’offres a été multiplié par 2 à 4 depuis 2020.
  • Les salaires dans les offres continuent à décélérer, à +2,0 % sur un an en juillet 2024.

Le marché du travail résiste toujours

Avec un taux de chômage stable qui poursuit sa baisse sur le deuxième trimestre (à 7,3 %), le marché du travail français affiche toujours des conditions très favorables. Le taux d’activité (la part de personnes actives, en emploi ou non, dans la population âgée de 15 à 64 ans) est resté stable sur le trimestre à 74,5 %, un plus haut depuis le début des mesures en 1975. Mais les créations nettes d’emploi sur le deuxième trimestre ont été négatives pour la première fois depuis 2020 (-12,9k), ce qui signifie que près de 13 000 emplois ont été détruits sur le trimestre. Le volume global d’offres d’emploi sur Indeed s’érode quant à lui depuis le début de 2023. Fin août, il était en recul de 41,0 points sur un an (mais se situait 47,7 % au-dessus de son niveau du 1er février 2020). Par rapport à 2020, le volume d’offres en France reste cependant plus élevé qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Ainsi, il y avait fin mai moins d’offres d’emploi sur le site britannique d’Indeed qu’avant la pandémie (-8,1 %). Le marché allemand affiche quant à lui un indice à +36,9 %.

Diagramme linéaire montrant l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 23 août 2024 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Les données proviennent d’Indeed.
Diagramme linéaire montrant l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 23 août 2024 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Les données proviennent d’Indeed.

Des disparités sectorielles qui persistent

Dans le détail, les recrutements dans les soins personnels et médicaux à domicile, les soins infirmiers, la médecine-chirurgie, le nettoyage et l’assainissement ou encore le transport aérien voient leur volume d’annonce démultiplié par rapport à l’avant crise. À l’inverse, la demande de travail dans le développement informatique est très en-deçà de son niveau d’avant crise. Dans les médias, la communication et le marketing, la demande de travail est revenue à son niveau pré-pandémie. Sur les trois derniers mois, c’est la demande dans les métiers de la santé (médecine-chirurgie, soins infirmiers, thérapie et accompagnement, pharmacie) et de l’immobilier qui a enregistré les plus fortes hausses (sauf dans les soins personnels et médicaux à domicile qui eux enregistrent une baisse sensible). La demande a fortement freiné dans le transport aérien, le marketing, l’éducation et la formation, ainsi que le nettoyage et l’assainissement.

Tableaux illustrant l’évolution du volume d’annonces depuis le début de la pandémie selon les métiers sur Indeed au 23 août 2024. Les tableaux à gauche indiquent les métiers pour lesquels le volume d’annonces augmente le plus, avec la variation sur trois mois, sur un an et par rapport au 1er février 2020. Les tableaux à droite indiquent les métiers pour lesquels le volume d’offres augmente le moins ou baisse. Les données, corrigées des variations saisonnières, proviennent d’Indeed.
Tableaux illustrant l’évolution du volume d’annonces depuis le début de la pandémie selon les métiers sur Indeed au 23 août 2024. Les tableaux à gauche indiquent les métiers pour lesquels le volume d’annonces augmente le plus, avec la variation sur trois mois, sur un an et par rapport au 1er février 2020. Les tableaux à droite indiquent les métiers pour lesquels le volume d’offres augmente le moins ou baisse. Les données, corrigées des variations saisonnières, proviennent d’Indeed.

Les salaires dans les offres continuent de décélérer, comme c’est le cas depuis la mi-2023. En juillet 2024, la hausse sur un an atteignait 2,0 % (1,9 % en moyenne mobile 3 mois). Cette dynamique devrait notamment inciter la Banque centrale européenne à baisser ses taux cette année, d’autant plus que l’inflation française est repassée sous la barre des 2 % pour la première fois depuis 2021.

Diagramme linéaire montrant l’évolution sur 1 an des salaires dans les offres d’emploi entre le mars 2019 et avril 2024 sur Indeed pour la France, en moyenne mobile 3 mois. Les données proviennent d’Indeed.
Diagramme linéaire montrant l’évolution sur 1 an des salaires dans les offres d’emploi entre le mars 2019 et avril 2024 sur Indeed pour la France, en moyenne mobile 3 mois. Les données proviennent d’Indeed.

Méthodologie

Tous les chiffres de ce blog correspondent à l’évolution en pourcentage du volume d’offres d’emploi (corrigé des variations saisonnières et lissé avec une moyenne mobile sur sept jours) depuis le 1er février 2020 (notre référence pré-pandémie). Les variations saisonnières de chaque série sont corrigées en fonction des tendances historiques de 2017, 2018 et 2019. Chaque série (nationale, sectorielle ou régionale) est désaisonnalisée séparément. Les séries de données sont téléchargeables sur GitHub. Le volume d’offres d’emploi publiées sur Indeed.com, qu’elles soient rémunérées ou non, n’est pas indicatif des revenus ou des bénéfices potentiels d’Indeed, qui constituent une proportion importante du segment « HR Technology » de sa société mère Recruit Holdings Co., Ltd. Le volume d’offres d’emploi est fourni à titre d’information uniquement et ne saurait être considéré comme un indicateur de performance d’Indeed ou de Recruit. Veuillez vous reporter à la page « Relations investisseurs » de Recruit Holdings et aux documents réglementaires déposés au Japon pour obtenir des informations plus détaillées sur la génération de revenus du segment « HR Technology » de Recruit.