Principaux enseignements :
- Le volume des offres d’apprentissage et d’alternance a atteint en avril 2024 un niveau comparable au plus haut de juillet 2023, avant de décroitre à partir de mai.
- En janvier 2025, le volume des offres d’apprentissage se situe à environ la moitié de ce qu’il était en janvier 2023 et proche du niveau de 2022, ce qui laisse penser que beaucoup moins d’opportunités seront proposées l’année qui vient.
- La vente représentait en janvier 2025 plus d’une offre d’apprentissage sur cinq, mais c’est dans le juridique et la communication que la part de l’apprentissage relativement au total de la catégorie de métiers a le plus augmenté.
- L’intérêt des candidats pour l’apprentissage se maintient sur ses plus hauts niveaux depuis 2020 : avec des recherches représentant 1,9 % du total sur Indeed France en janvier 2025, l’apprentissage reste un moyen populaire auprès des jeunes pour s’insérer dans l’emploi et développer des compétences.
L’incertitude sur le maintien du dispositif d’aide à l’apprentissage se dissipe peu à peu. A partir du 1er mars, les entreprises de moins de 250 salariés devraient pouvoir compter sur une aide de 5000 euros pour l’embauche d’un apprenti, 2000 euros celles de plus de 250 salariés, contre 6000 euros en 2024. Le montant restera à 6000 euros pour l’embauche d’une personne en situation de handicap. Mais bien que les apprentissages restent populaires parmi les chercheurs d’emploi et les recruteurs, le nombre d’offres d’emploi concernant l’apprentissage au début de l’année 2025 est inférieur à celui des dernières années, et à peine supérieur aux niveaux les plus bas de la période de la pandémie en 2020 et 2021. Au-delà de l’intérêt des entreprises à bénéficier de main-d’œuvre peu chère, l’apprentissage reste pour de nombreux jeunes une voie privilégiée vers l’acquisition de compétences pratiques dans des secteurs parfois en pénurie de main-d’œuvre, alors que les créations d’emploi ralentissent. L’intérêt des entreprises s’était maintenu en 2024 : d’après la Dares, 842 800 contrats d’apprentissage avaient commencé entre janvier et novembre de l’année dernière, soit une augmentation de 2,4 % par rapport à 2023.
Cependant, l’année 2024 a vu le volume des annonces en apprentissage atteindre son plus haut beaucoup plus tôt que les années précédentes (avril au lieu de juin) et passer à partir de juin 2024 sous les niveaux de 2023 et 2022. Si le plus haut atteint en 2024 est comparable à celui de 2023, le volume de janvier 2025 est très inférieur à ceux des deux années précédentes et se situe même en dessous de celui de 2022, ce qui laisse penser que moins d’annonces seront proposées dans les mois qui viennent. Une voie possible pour consolider la place de l’apprentissage dans l’insertion professionnelle des jeunes serait de renforcer les partenariats entre les centres de formation pour apprentis et les entreprises afin de mieux aligner les programmes de formation avec les besoins actuels du marché. Encourager l’apprentissage dans des secteurs en croissance ou en pénurie de main-d’œuvre (comme le numérique, l’industrie ou la santé) pourrait aussi offrir de nouvelles opportunités et diversifier les voies d’insertion professionnelle.
La vente (vente-prospection commerciale et commerce de détail) représente plus d’une offre d’apprentissage sur cinq, suivie par le management et la restauration, avec environ de 6 % chacun. Depuis 2020, l’essor de l’apprentissage dans les offres a été particulièrement notable dans les médias et la communication, le marketing et les services juridiques. Dans les médias et la communication, la proportion d’annonces d’apprentissage a ainsi été multipliée par 4, et par 20 dans le transport routier. Les pénuries de main-d’œuvre dans certains métiers, le faible coût d’un apprenti ainsi que la baisse de la demande de travail pour les autres types de contrat (CDI, CDD, intérim) peuvent expliquer ce renforcement de la part de l’apprentissage dans les offres de ces métiers.
L’intérêt des candidats est, début 2025, sensiblement au même niveau qu’en 2024. Les recherches pour l’apprentissage ou l’alternance ont représenté près de 1,9 % de l’ensemble des recherches sur Indeed en février, contre 2,0 % un an auparavant.
L’apprentissage reste un pari sur l’avenir par l’investissement dans les compétences des jeunes, dont l’objectif est de contribuer, à terme, à rattraper la productivité perdue depuis la pandémie.
Méthodologie
Les données concernant les offres d’emploi dans l’apprentissage et l’alternance sont rapportées au total des offres et exprimées en pourcentage.
Les données concernant les recherches sont rapportées à l’ensemble des recherches effectuées sur Indeed, et exprimées en pourcentage.
Dans l’article, le mot « apprentissage » englobe à la fois l’apprentissage en lui-même et l’alternance.